Vers un accompagnement émancipateur dans les métiers de la restauration

Dans le cadre du projet européen EDAP (voir la présentation dans un autre article), nous avons réalisé un diagnostic des territoires d’intervention des structures du projet. Voici quelques enseignements suite à ce travail :

– développer des lieux sécurisants et des expériences positives dès le démarrage, dès les premières informations, qui vont permettre aux personnes de développer une estime de soi qui leur permet de s’autoriser à exprimer leur point de vue et vont leur donner l’énergie de s’engager dans la formation,

 privilégier la relation personnelle avant le collectif, ou dans le collectif,

– penser l’animation des informations collectives et le sens de ces moments,

– penser le parcours à partir de la situation de précarité et mesurer la plus-value des exigences attendues : entre dynamiseur car fortement valorisé, et bloquant car mettant une forte pression et concurrence,

– le rôle des pairs : ils peuvent constituer un véritable soutien et vecteur d’intégration. Il pourrait être intéressant de penser la création de binôme de parcours,

– le rapport au groupe : l’aspect collectif est important mais certaines personnes ne se sentent pas en capacité de faire face au groupe au moment de leur arrivée. Cela permet une conscientisation et sentiment de partager une problématique commune, pas tout seul face à son problème : rapport au monde.

– importance de mettre en relation les aspects théoriques, d’organisation et l’usage concret pour faciliter la compréhension des attentes,

– développer un projet commun : « Le fait que leur avis et leurs idées soient prises en compte est un vrai plus qui motive et permet de se sentir investies », « Les points réguliers sur ce qui va et ce qui est à améliorer est aussi à garder » (Comptoir des Colibris). Identifier et construire des projets qui permettent aux personnes de vivre collectivement, en commun l’aventure de la formation.

– penser le rôle de l’accompagnateur pour qu’il soit véritablement partenaire des personnes dans leur parcours et que sa position ne soit pas descendante mais égalitaire,

– construire avec les personnes la juste distance entre l’accompagnateur et elles,

– valoriser et rappeler le principe d’essai / erreur comme principe d’apprentissage,

– préciser le lien avec les restaurateurs qui vont accueillir les personnes et le construire collectivement.

– favoriser le lien régulier avec les accompagnateurs,

– construite des temps d’échanges suite au parcours, éventuellement au cours de partages d’expériences avec des nouveaux,

– prévoir des temps de retour de pratique avec les personnes et de construire (ou valoriser) l’existence d’un réseau.

 

Ces éléments nous permettront de construire collectivement les étapes du parcours de manière fine, afin de s’adapter aux besoins des personnes et réalités des structures.

 

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