La médiation numérique : dépasser le cloisonnement sectoriel

Des analyses et des propositions d’actions

Les tiers lieux et les Fablab se développent aujourd’hui largement, et constituent des leviers intéressant de développement des territoires, de développement économique et de développement humain. Une partie d’entre eux s’appuie sur des dispositifs existants tels les Lieux d’Accès Multimédia, d’autres non.

L’évaluation de l’expérimentation « Éducation populaire pour et par les jeunes : pratiques numériques, lieux innovants et médias de jeunes »[1], nous a permis de mesurer plus finement les enjeux des pratiques numériques pour l’autonomie des jeunes et les dynamiques potentielles pour les territoires. Cette évaluation a été conduite auprès de différentes structures : Missions locales, association d’éducation populaire…. Nous avons pu observer et mesurer l’impact de projets de type tiers lieux sur le parcours des personnes, sur leur émancipation, sur la création de nouvelles dynamiques territoriales et de nouveaux partenariats qui remettent du lien entre les sphères de la vie sociale : économie, développement social…

Les pratiques numériques développées dans ces lieux ont permis véritablement de créer du commun entre les différents protagonistes, quel que soit leur statut (salariés, bénévoles, personnes accompagnées, personnes vieillissantes et jeunes, quartier populaire…), et déboucher sur des repositionnements des personnes accompagnées.

Les enjeux et objectifs

Aujourd’hui, des Fablab[2], des Espaces Publics Numériques (EPN), des Lieux d’Accès Multimédia (LAM), se développent sans que l’on mesure véritablement comment et sur quels aspects ils servent l’autonomie et l’émancipation des jeunes. Les différents lieux qui mettent à disposition des outils numériques, accompagnent les personnes à leur appropriation, sont nombreux, et vont au-delà de ceux précédemment cités, de nombreuses associations, des bibliothèques ou médiathèques sont aussi des espaces autour de ces fonctions. Le Réseau National de la Médiation Numérique[3] permet de « mobiliser acteurs et territoires pour articuler compétences et moyens afin de stimuler, impulser la structuration d’un réseau (…) et de consolider un maillage de lieux de médiation numérique et d’espaces partagés » mais parvient difficilement à rendre visible cette diversité. Les acteurs publics engagés sur ces questions concernent tous les échelons territoriaux et administratifs : la région Occitanie (avec le plan régional Très Haut débit (THD), ou le soutien aux Tiers Lieux), l’agglomération de Montpellier (la French Tech Montpellier[4]), le conseil départemental dans le cadre du Plan Territorial Informatique ou l’état. Localement également des territoires s’engagent sur ces questions, sans que ne soit définit une véritable politique du numérique au sens large.

 

Ainsi, dans l’Hérault par exemple, on peut dénombrer 28 LAM (Lieux d’Accès Multimédia)[5] qui proposent notamment la certification PIM (mais certains ont fermé et ont recentré leur activité). Ces LAM sont essentiellement orientés vers la recherche d’emploi par le développement des compétences des personnes : ils servent des démarches de formation et d’accès aux principales administrations et visent principalement l’acquisition de savoirs à visée d’insertion professionnelle : savoir-faire un cv, utiliser les principaux outils.

Les Fablabs dans l’Hérault : 4 étaient recensés par la Fédération régionale des FabLabs de la région Occitanie, mais de nombreux espaces se créent actuellement, notamment autour de Tiers Lieux. Si des associations travaillent sur un accès diversifiés des publics à ces espaces (par exemple le projet des Petits débrouillards[6]), la majorité est orientée principalement autour du développement économique, de l’innovation et de la créativité.

D’autres projets utilisent le numérique et travaillent d’autres aspects que des fonctions sociales ou économiques, le projet Smart Flore de l’association Télé-Botanica[7] en est un exemple en favorisant la contribution citoyenne à la connaissance scientifique.

Les fonctions, les organisations de tous ces lieux sont différents et font référence à des paradigmes divergents, entre insertion et émancipation ou autonomie. En fait, coexistent deux logiques qui ne se croisent pas. Nous retrouvons dans cette manière de concevoir la question numérique sur le territoire (ici, et ailleurs), une sectorisation de l’intervention publique et privée.

 

Le travail proposé vise à faire un état des lieux précis de ces différentes dynamiques sur des territoires précis, autour des thématiques de l’emploi et de l’activité économique. Cet état des lieux permettra de pointer des problématiques territoriales et, dans un second temps, accompagner des structures volontaires (PLI, RLI, CCAS par exemple) dans des démarches de projet afin de construire des lieux qui croisent ces différentes fonctions.

Finalité : accompagner le montage de projet qui permette d’articuler plusieurs dimensions et serve l’autonomie et l’émancipation des jeunes (et moins jeunes).

Vous souhaitez engager un travail de ce type ? Contactez-nous !

 

[1] Plus d’informations et le rapport : https://www.leris.org//?p=398#more-398

[2] http://carrefour-numerique.cite-sciences.fr/fablab/wiki/doku.php?id=charte

[3] http://www.mediation-numerique.fr/reseau-national-mediation-numerique-charte.html

[4] Voir à ce propos le site consacré : http://www.frenchtech-montpellier.com/fr

[5] http://www.herault.fr/lieux-d-acces-multimedia-lam

[6] https://www.fondationorange.com/FabLabs-solidaires-le-projet-des-Petits-Debrouillards-Languedoc-Roussillon

[7] http://www.tela-botanica.org/page:Projet_SmartFlore_Menu?langue=fr